La désindustrialisation est un phénomène dû à un certain nombre d’éléments dont la délocalisation des activités industrielles, l’automatisation des tâches ou l’externalisation des fonctions périphériques à l’industrie. Le développement des innovations technologiques a également permis de réduire les prix, ce qui a eu pour effet de faire reculer la place occupée par l’industrie dans l’économie.
La désindustrialisation : définition
La désindustrialisation est un terme désignant le recul de la place occupée par l’activité industrielle dans l’économie et la société en général. Ce phénomène se manifeste par la destruction massive des emplois, le déclin de l’activité manufacturière et plus généralement par le passage à une économie post-industrielle marqué par la tertiarisation du tissu économique. La désindustrialisation est la conséquence de l’ouverture des échanges mondiaux qui a entrainé une concurrence entre les pays anciennement industrialisés et les pays émergents. Lorsqu’on parle de désindustrialisation, on fait allusion à la perte des emplois industriels comme ce fut le cas en France depuis le milieu des années 70. Si à l’époque, l’industrie française employait 5,7 millions de personnes, actuellement, elle ne compte plus que 3,8 millions de salariés. Cette baisse s’explique notamment par les recours à l’externalisation de certaines activités qui auparavant étaient prises en charge par l’entreprise elle-même. La désindustrialisation implique aussi le recul de l’activité industrielle au profit des activités de prestations de services. Le secteur tertiaire gagne en prépondérance et les importations de produits manufacturés connaissent une forte croissance afin de compenser la baisse de production.
Quelles sont les origines de la désindustrialisation ?
Pour le cas de la France, la désindustrialisation a été le résultat de plusieurs éléments contextuels qui dépassent le cadre du pays. Le premier facteur à l’origine de la désindustrialisation est notamment l’émergence de pays tels que la Chine, le Brésil ou la Russie, qui s’avèrent très compétitifs en termes de coût. Effectivement, les coûts de production y sont faibles en raison d’une main-d’œuvre moins chère. Sur le marché international, les pays comme la France où la main-d’œuvre est coûteuse subissent la concurrence de ces pays émergents, ce qui fait que les entreprises ont du mal à survivre. D’autre part, les délocalisations ont aussi contribué au recul de l’industrie et ainsi à la destruction des emplois, aggravant le déficit budgétaire. Pour autant, la délocalisation constitue pour l’entreprise un bon moyen d’échapper aux contraintes nationales en termes de coûts et aux exigences réglementaires concernant les impôts et les salaires. À l’étranger, l’environnement économique et social est plus favorable, offrant une plus grande flexibilité pour les entreprises.
Désindustrialisation : quelles conséquences ?
À partir des années 70, tous les pays européens ont à leur façon été touchés par la désindustrialisation de leurs systèmes productifs. La hausse du chômage est un indicateur essentiel de cette désindustrialisation, car elle se traduit à chaque fois par la suppression d’emplois et par la délocalisation des activités industrielles vers des pays au coût salarial plus attractif. Par ailleurs, la désindustrialisation a aussi un impact sur la suppression de certaines lignes de fabrication. Des étapes de la production sont abandonnées au profit de l’approvisionnement en composants depuis l’étranger. D’une manière générale, la désindustrialisation intervenue en Europe occidentale s’est manifestée par la fermeture de nombreux sites de production. Des savoir-faire ont disparu avec les travailleurs, et les sociétés basées sur l’industrie ont été profondément bouleversées. La désindustrialisation a aussi eu pour conséquence la rupture d’égalité entre les secteurs. D’un côté, le secteur des services devient plus important et de l’autre, l’industrie a tendance à perdre du terrain. Afin de compenser la baisse de production provoquée par la désindustrialisation, les importations augmentent. Lorsque ce phénomène se produit, la balance de paiement s’affaiblit.
La désindustrialisation ne signifie pas une absence d’industrie
En dépit de la désindustrialisation, certains pays restent cependant des pays industriels comme c’est le cas de la France qui se situe au 3e rang européen du classement de l’industrie et au 5e rang mondial. En effet, plus de 95% des exportations françaises sont aujourd’hui des produits industriels, ce qui représente un chiffre d’affaires d’environ 445 milliards d’euros par an. L’hexagone peut d’ailleurs compter sur le label « Made in France » pour s’imposer sur le marché international en matière de qualité et de fiabilité. Les constructeurs automobiles n’hésitent pas à s’en servir comme argument de vente à l’extérieur. Ainsi, l’investissement dans l’innovation peut être une solution adaptée afin de redévelopper le secteur industriel.
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